AUTORITARISME MILITARISTE, NEPOTISME OU DEMOCRATIE AU CONGO-KINSHASA?(Par Poete Robert Kabemba)

La question de la démocratie au Congo Kinshasa se pose avec acuité. Il suffit d’observer chaque jour le comportement, attitudes et réactions que les autorités de Kinshasa adoptent pour comprendre que la démocratie pose problème dans ce pays.Cela ne fait l’ombre d’aucun doute pour soutenir que le peuple congolais est présentement victime de l’autoritarisme militariste.

Pour vivre la vraie démocratie au Congo Kinshasa, il est impératif que l’espace politique Congolais soit totalement libéré. Les scènes horribles vécues dans différentes institutions de notre pays montrent  que le Congo est loin d’être un pays démocratique. La motion introduite par un parlementaire de l’opposition a l’Assemblée Nationale contre l’enrichissement illicite du Premier Ministre  illustre bien dans quel pays sommes nous. La dite motion est restée lettre morte et aucun effort a été fait par la justice congolaise pour mener des enquêtes viables afin que la vérité  soit connue par le peuple.

Un autre exemple de l’autoritarisme militariste est celui des attaques orchestrées par les députés provinciaux de Kinshasa pendant la réélection de leur nouveau Président en remplacement a celui de l’ancien dont la Justice Congolaise a reconnu mandat alors qu’il a été déchu par les collaborateurs  de son propre Parti Politique qui l’avait place a la tête de cette institution. Fallait il imposer un monsieur vomis par les siens suite a son incompétence ou fallait il respecter l’avis de la majorité de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa? Ceci constitue une bavure grave à la fameuse démocratie en place et n’est autre que de l’autoritarisme militariste.

Pendant la tenue de la session de réélection du nouveau Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa en remplacement a celui déchu et reconduit après par la Justice Congolaise, les élus de Kinshasa étaient délogés par force au College Boboto ou ils devaient siéger. Pour quoi ce genre de comportement de la part du pouvoir de Kinshasa ? Cela ne constitue elle pas une violation pure et simple des normes et principes démocratiques?

Congo Kinshasa vit présentement un autoritarisme militariste très renforcé capable de ramener notre pays a une autre forme de dictature qui aura comme conséquence le retour du monopartisme, le Patrimonialisme, la présidence a vie, le populisme militariste etc.…

La démocratie congolaise  a du mal à décoller suite au blocage entretenu par les ennemis du changement. Pour cette raison, l’exercice de la démocratie connait un recul. Les autorités congolaises font semblant de déclarer que la démocratie fait bon chemin alors qu’en réalité le peuple vit de l’autoritarisme militariste.

La démocratie implique la liberté d’expression, d’opinion, de rassemblement, le respect de droits humains…. Au Congo- Kinshasa le peuple n’est pas libre de s’exprimer et la Presse Congolaise est misselee. Les Journalistes qui émettent des avis opposes a ceux du gouvernement sont matraques ou emprisonnes. L’immunité parlementaire des élus du peuple est violée et les Parlementaires sont arrêtes ou places en résidence surveillance. La Justice Congolaise qui en principe doit être neutre et indépendante a des penchants et agit en Police au Service du pouvoir. S’agit il de la démocratie a la congolaise ou de celle reconnue par le droit international? Nous ne savons pas qui commande qui dans ce pays. Trop d’intouchables rendent inefficace le fonctionnement de la justice congolaise. Le Fils d’un ministre est un ministre prêt à faire engager et révoquer. Le fils d’un Général est un Général prêt a faire arrêter ; le petit frère d’un PDG est un PDG capable de faire licencier. Qui est qui dans ce pays? Les Gouverneurs, les ministres sont des Seigneurs qui agissent à l’ encontre de la loi d aucune inquiétude. Quelle est la  place de la Justice Congolaise pour mettre fin à ce comportement anti- démocratique?

La démocratie congolaise pose problème a cause de la mauvaise foi des tenants du pouvoir de Kinshasa qui ne souhaitent pas libérer les choses. L’homme congolais doit savoir que la démocratisation du Congo ne se fera pas sans une révolution politique de fils et filles de ce pays. La démocratie constitue la voix du peuple et une réaction contre les prédations. Le peuple a tout intérêt a se libérer totalement de l’autoritarisme militariste et du népotisme pour que la vraie démocratie soit appliquée. La lenteur du processus démocratique déjà amorce risque de nous ramener au système du Parti Etat.

A notre avis la démocratie populaire serait la voie idéale pour combattre le népotisme et l’autoritarisme. Qui dit démocratie populaire implique un mouvement plus large et plus ouvert. Elle réclame le renforcement démocratique qui serait une sorte de diffusion du pouvoir politique a travers les strates de la société. Cette perspective démocratique populaire, héritière du marxisme veut changer les structures sociales et économiques injustes. Le peuple congolais doit jouer sa carte pour que la démocratie devienne une réalité et non slogan vain.

La démocratie Congolaise n’est pas crédible faute des méthodes policières et draconiennes utilisées par les autorités de Kinshasa qui se servent de l’oppression, des intimidations, des arrestations arbitraires pour anéantir tout celui qui émettrait un avis contraire. La prolifération des institutions est à la base de la création et de l’émergence de la classe des Nepostes prête à poser des actes anti –républicains et démocratiques toujours au nom de l’Etat dont ils servent.

Le multipartisme au Congo Kinshasa est conflictuel. Il y a blocage du processus démocratique. La nouvelle constitution, les élections présidentielles et législatives ne répondent pas aux normes démocratiques. Pour quoi ce genre de comportement de la part des autorités de Kinshasa? Pour éviter tout dérapage de la démocratie, nous croyons qu’il est indispensable d’établir un Etat de droit, capable de coordonner les institutions ou organes constituant le pouvoir politique. La loi doit déterminer les droits et les obligations des citoyens. Dans un Etat de droit la loi s’impose a tous. Ce qui n’est pas le cas pour Congo Kinshasa ou les tenants du pouvoir malgré leur comportement indigne sont protégés sans aucune inquiétude et même pas poursuivis par la justice après abus commis, vol, détournement, tueries et violation des droits humains.

L’Etat de droit dans un pays qui se veut sérieux, est le bouclier contre l’abus du pouvoir et l’arbitraire. Dans un Etat de droit, la démocratie repose sur trois piliers: la légitimité des gouvernants, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la magistrature affectée au règlement des conflits surgissant de l’exercice du pouvoir.

Au stade actuel, la démocratisation du Congo Kinshasa pose problème d’alternance et des conditions d’émergence. Le gouvernement en place empêche l’éclosion d’une vie démocratique réelle. L’absence d’une structuration hierachique des institutions congolaises fait que l’Etat congolais est perçu comme un acteur parmi tant d’autres;des lors il est force de recourir a la force, a la violence et a l’arbitraire. D’ou le haut degré d’incertitude due à la multiplicité des institutions génère une méfiance nationale et internationale.

La vie démocratique au Congo Kinshasa doit se caractériser par une rationalité politique et sociale. Ce qui signifie un minimum de justice sociale dont la réalisation est considérée comme devant être une soumission principale de l’Etat, l’existence d’institutions politiques aptes non seulement a garantir la liberté et la sécurité des individus mais aussi un contrôle efficace de l’action des gouvernants par les gouvernes, la tolérance et la possibilité légalement et institutionnellement garantie du changement de régime (c’est a dire l’alternance démocratique).

L’Etat dans un tout pays est un acteur de base. Pour être crédible, il doit assumer ses responsabilités face à sa population. L’autoritarisme militariste au Congo Kinshasa utilise des méthodes répressives pour anéantir l’opposition qui réclame l’application et l’instauration d’un Etat démocratique. Le peuple congolais ignorant de tout, croise les bras et adopte une attitude silencieuse au lieu de revendiquer ses droits pour l’instauration d’un vrai Congo Démocratique.

Qui au peuple congolais lui même a choisir son destin. L’Apartheid en Afrique du Sud a connu son déclin grâce a la détermination du peuple Sud Africain noir. L’autoritarisme militariste et le népotisme prendront fin au Congo Kinshasa si le peuple congolais s’engage dans la lutte pour l’instauration d’un Etat de droit démocratique.

Par Poète Robert Kabemba

Historien, Politologue, Sociologue

Analyste Politique

Membre et Représentant du Parti Ecide

Royaume Uni( Angleterre, Ecosse, Pays de Galles)