Chaque année, le Département d'Etat des Etats-Unis invite 4000 personnalités à visiter les Etats-Unis. Crée en 1962, Africa Regional Services (ARS Paris) qui dépend du bureau des Affaires
africaines du Département d'Etat des Etats-Unis, en 30 ans a déjà invité 203 visiteurs depuis Paris. Personnellement j'ai eu à visiter les Etats-Unis et à suivre le programme sur le journalisme
durant 1 mois, en mars 2006, grâce à l'ambassade des Etats-Unis à Kinshasa. L'international Visitor Leadership Program (IVLP) est le premier programme d'échanges professionnels du Département
d'Etat des Etats-Unis.
Monsieur Mark Taplin, Ministre près l'Ambassade des Etats-Unis à Paris et Chargé d'Affaire a mis l'accent dans son allocution sur le discours de Barack Obama à Accra, le destin de l'Afrique est
entre les mains des Africains. Photo Réveil-FM
Au nom du Département d'Etat, Mark Taplin n°2 de l'Ambassade des Etats-Unis à Paris à encourager l'initiative des visiteurs internationaux Africains qui adhérent au Cercle Andrew Young.
L'Ambassadeur Andrew Young, militant des droits civiques, premier ambassadeur africain-américain à représenter les Etats-Unis aux Nations Unies est l'un des principaux artisans du dialogue
entre les Etats-Unis et l'Afrique. Photo Réveil-FM
Crée en 1940, l'IVLP est un programme d'échanges professionnels visant à construire une compréhension entre les Etats-Unis et les autres nations à travers de courts séjours aux Etats-Unis
soigneusement préparés pour les leaders étrangers d'aujourd'hui et à venir.
Ces voyages reflètent les centres d'intérêt professionnels des International Visitors et appuient les objectifs de politique étrangère des Etats-Unis. Et le mercredi 29 septembre 2010, les
visiteurs internationaux africains (Journalistes, acteurs de la société civile, professeurs et cadres supérieurs) ont été invité à l'ambassade des Etats-Unis au George Marshall Center, Hôtel de
Talleyrand au 2, rue Saint Florentin, Paris Ier.
Le maître de cérémonie a été Monsieur Mark Taplin, Ministre près l'Ambassade des Etats-Unis à Paris et Chargé d'affaires qui a placé son allocution dans la droite ligne du discours du président
américain Barack Obama à Accra au Ghana le 11 juillet 2009 au parlement ghanéen "Le XXIe siècle sera influencé par ce qui se passera non seulement à Rome ou à Moscou ou à Washington, mais aussi
à Accra".
Le chargé d'Affaires est aussi revenu sur les propos du Président Barack Obama au Forum des Jeunes Leaders Africains qui a accueilli près de 150 jeunes africains à la Maison-Blanche Bureau le
03 août 2010, annonçant une nouvelle ère de partenariat américain avec la fine fleur de la jeunesse africaine venue d’environ 50 Etats du continent “oublié”, de tous les maux..
Pour l’Administration Obama, l’Afrique constitue une partie fondamentale de notre monde interconnecté. Aussi le monde a-t-il besoin de la créativité et des talents de jeunes leaders pour une
Afrique forte, autonome et prospère.
Selon Barack Obama,« l’ Afrique possède un potentiel de développement illimité au XXIe siècle. Les jeunes constituent des partenaires privilégiés pour une Afrique dynamique qui se modernise,
une Afrique créatrice de débouchés, une Afrique politiquement mûre comme le Ghana, une Afrique prospère comme le Botswana engagée dans une révolution des services mobiles à large bande qui
pourrait bien transformer le quotidien des générations à venir. Bref, une Afrique capable de grandes réalisations ».
Pour Obama l’époque de donner est dépassé, il faut mettre en place des partenariats avec des jeunes leaders incarnant une vision différente de l’Afrique, pas l’Afrique des conflits d’antan, pas
l’Afrique dans laquelle «on ne peut nier les difficultés auxquelles tant de gens se heurtent au quotidien-pour nourrir leurs enfants, trouver du travail, survivre un jour de plus », mais une
Afrique rebâtie et reconstruite et ce pour les 50 prochaines années.
Reportage Photos
Les journalistes très actifs lors de l'allocution de Mark Taplin, Chargé d'Affaires. Photo Réveil-FM
Thomas Atenga, professeur d'université et président des visiteurs internationaux africains à Paris.Photo Réveil-FM
Madame Donna Winten, Directrice d'Africa Regional Services (ARS) à Paris. Photo Réveil-FM
Madame Audrey Huondenentat, Directrice adjointe de l'ARS à Paris. Photo Réveil-FM
Pascal Sim, responsable de presse et médias francophones à l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Photo Réveil-FM
M.Marc Taplin et Thomas Atenga signent le protocole d'accord. Photo Réveil-FM
Congratulation entre Marc Taplin et Thomas Atenga. Applaudissements des invités. Photo Réveil-FM
Dogad Dogoui, Président du Club Africagora et de la plate-forme France Diversité et Freddy Mulongo. Photo Réveil-FM
Freddy Mulongo et Madame Nicole Dillmann de l'ARS-Paris. Photo réveil-FM
Freddy Mulongo et Patrick Lozès, président du Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN). Photo Réveil-FM
Freddy Mulongo et M; Laurent Jacquet de l'Assistance et Développement des Entreprises à l'Etranger (EPEE). Photo Réveil-FM
Francis Laloupo, Africa N°1, Jules Hadji Komlan, Africa 24 et Freddy Mulongo. Photo Réveil-FM
Notre confrère Nestor Bidada Nure d'Afrique-Asie en conversation avec quelques invités
James Ngumbu et Thomas Atenga, membres du comité
Discours de Barack Obama à Accra au Ghana le 11 juillet 2009
Bon après-midi à tous. C’est un grand honneur pour moi d’être à Accra et de parler aux représentants du peuple du Ghana. Je suis profondément reconnaissant pour l’accueil que j’ai reçu, comme
le sont Michelle, Malia et Sasha Obama. L’histoire du Ghana est riche, les liens entre nos deux pays sont forts, et je suis fier que ce que ma première visite en Afrique subsaharienne en tant
que président des Etats-Unis d’Amérique soit celle-ci.
Je voudrais remercier madame la “speaker” (président du Parlement, ndt) et tous les membres de la Chambre des représentants de nous accueillir aujourd’hui. Je voudrais remercier le président
Mills pour son leadership remarquable. Aux anciens présidents – Jerry Rawlings et l’ancien Président Kufuor –, au vice président, au chef du pouvoir judiciaire, merci pour votre extraordinaire
hospitalité et les institutions magnifiques que vous avez bâties ici au Ghana. Je vous parle à la fin d’un long voyage. Je l’ai commence en Russie pour un sommet entre deux grandes puissances.
J’ai voyagé en Italie pour une rencontre entre les plus grandes puissances économiques. Et je suis venu ici au Ghana pour une raison simple : le 21è siècle sera façonné non seulement par ce qui
arrivera à Rome, à Moscou ou à Washington, mais aussi par ce qui arrivera à Accra. Ce que je dis traduit la vérité simple d’une période où les frontières entre les peuples sont débordées par
nos connexions. Votre prospérité peut agrandir la prospérité de l’Amérique. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la prospérité du monde. Et la force de votre
démocratie peut aider l’avancée des droits humains pour les peuples du monde entier. Je ne vois pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à part ; je vois l’Afrique comme une partie
fondamentale de notre monde interconnecté… comme des partenaires au nom du futur que nous voulons pour tous nos enfants. Ce partenariat doit être fondé sur une responsabilité et un respect
mutuels. Et c’est de cela que je veux parler avec vous aujourd’hui. Nous devons partir d’un postulat simple : l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains. Je le dis en toute
connaissance du passé tragique qui a souvent hanté cette partie du monde. Après tout, j’ai le sang de l’Afrique dans mes veines, et l’histoire même de ma famille témoigne des tragédies et des
triomphes de l’histoire de l’Afrique. Certains d’entre vous savent que mon grand-père était cuisinier pour les Britanniques au Kenya, et que, malgré le respect qu’on lui portait en tant qu’aîné
dans son village, ses employeurs l’appelaient « boy » durant la plus grande partie de sa vie. Il était à la périphérie des luttes de libération au Kenya, mais il a été tout de même été
emprisonné brièvement pendant la période répressive. Dans sa vie, le colonialisme n’était pas seulement la création de frontières artificielles ou le commerce inégal – c’était quelque chose
qu’il expérimentait personnellement, jour après jour, année après année.
Mon père a grandi en élévant des chèvres dans un petit village, très loin des universités américaines où il devait aller pour s’instruire. Il est devenu adulte à un moment plein de promesses
pour l’Afrique. Les combats de la génération de son père avaient donné naissance à de nouvelles nations, dont la première a justement été le Ghana. Les Africains ont été éduqués et se sont
affirmés eux-mêmes dans de nouvelles voies. L’Histoire était en marche.
Mais malgré le progres qui a été fait – et il y a eu des progres considérables dans de nombreuses parties de l’Afrique – nous savons aussi que la plus grande partie de la promesse reste à
accomplir. Des pays comme le Kenya avaient un PIB supérieur à celui de la Corée du Sud à ma naissance. Ils ont été largement dépassés. Les maladies et les conflits ont ravagé des parties du
continent africain.
Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon père a cédé le pas au cynisme, souvent au désespoir. Il est facile de pointer du doigt les autres et de les blâmer pour ces
problèmes. Oui, une carte coloniale sans grand sens a contribué à la naissance des conflits. L’occident a souvent regardé l’Afrique comme une pourvoyeuse de matières première ou une source de
ressources plutôt que comme un partenaire. Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie de Zimbabwe durant cette dernière décennie, ou des guerres dans lesquelles les
enfants sont enrôlés comme combattants. Dans la vie de mon père, c’est en partie le tribalisme, le clientélisme et le népotisme dans le Kenya indépendant qui a compromis durablement sa
carrière, et nous savons que ce genre de corruption est toujours une réalité quotidienne pour beaucoup trop de personnes.
Nous savons aussi que cela n’est pas toute l’histoire. Ici au Ghana, vous nous montrez un visage de l’Afrique qui est trop souvent pas assez mis en lumière par un monde qui voit seulement la
tragédie ou le besoin de charité. Le peuple du Ghana a travaillé dur pour établir la démocratie sur des fondations solides, avec les transferts pacifiques du pouvoir répétés, y compris dans le
cadre d’élections très serrées. Et d’une certaine manière, je peux dire que l’opposition mérite autant de crédit que la majorité. Et, avec une meilleure gouvernance et une société civile
émergente, l’économie du Ghana a connu des taux de croissance impressionnants. Ce progrès est moins grandiloquent que les combats de libération du XXè siècle, mais ne nous trompons pas : au
final, il sera plus significatif. Parce que s’il est important de se libérer du contrôle d’autres nations, il est encore plus important de bâtir sa propre nation.
Donc, je crois que ce moment est tout aussi prometteur pour le Ghana et pour l’Afrique que le moment où mon père devient adulte et où de nouvelles nations naquirent. C’est un nouveau moment de
grande promesse. C’est seulement maintenant que nous avons compris que ce ne sont pas seulement les géants comme Nkrumah et Kenyatta qui détermineront l’avenir de l’Afrique. Au contraire, il
s’agira de vous – les hommes et les femmes du Parlement ghanéen – et du peuple que vous représentez. Il s’agira des jeunes qui regorgent de talent, d’énergie et d’espoir qui peuvent revendiquer
le futur que beaucoup dans les générations précédentes n’ont jamais réalisé.
Pour réaliser, cette promesse, nous devons premièrement reconnaître une vérité fondamentale qui a été concrétisée au Ghana. Le développement dépend de la bonne gouvernance. Elle est
l’ingrédient qui a manqué à trop d’endroits, trop longtemps. C’est le changement qui peut déverrouiller le potentiel de l’Afrique. Et cette responsabilité ne peut être endossée que par les
Africains.
Pour ce qui concerne l’Amérique et l’occident, notre engagement doit être mesuré au-delà des dollars que nous dépensons. J’ai plaidé pour un accroissement substantiel de notre aide
internationale, qui est dans l’intérêt de l’Afrique et de l’Amérique. Mais le vrai signe du succès n’est pas d’être une source perpétuelle d’aide. Il s’agit d’être des partenaires dans la
construction d’un changement qui transforme.
Cette responsabilité mutuelle doit être le fondement de notre partenariat. Et aujourd’hui, je vais me concentrer sur quatre questions critiques pour le futur de l’Afrique et de tous pays en
voie de développement : la démocratie, les opportunités, la santé et la résolution pacifique des conflits.
Premièrement, nous devons soutenir les gouvernements forts et durablement démocratiques.
Comme je l’ai dit au Caire, chaque nation accouche de la démocratie de sa manière à elle, et en conformité avec ses propres traditions. Mais l’Histoire présente un verdict clair : les
gouvernements qui rspectent la volonté de leur propre peuple, qui gouvernent par le consentement et non la coercition, sont plus prospères, sont plus stables et réalisent plus de succès que les
gouvernements qui ne le font pas.
Tenir des élections ne suffit pas. Il s’agit aussi de ce qui arrive entre les élections. La répression peut prendre plusieurs formes, et de nombreuses nations, y compris celles qui tiennent des
élections, font face à des problèmes qui condamnent leurs peuples à la pauvreté. Un pays ne peut créer de richesse si ses leaders exploitent l’économie pour s’enrichir eux-mêmes, ou si la
police peut être achetée par des trafiquants de drogue. Personne ne veut investi dans un pays où le gouvernement accapare des commissions de 20%... ou où la direction de l’autorité portuaire
est corrompue. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y
compris même si vous y mettez une élection. Et aujourd’hui, il est temps que ce style de gouvernance s’arrête.
Au XXIè siècle, les institutions compétentes, sérieuses et transparentes sont les clés du succès – parlements forts, forces de police honnêtes, juges indépendants… presse indépendante, secteur
privé dynamique, société civile. Ce sont des choses qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est ce qui compte dans la vie quotidienne des peuples.
Les Ghanéens ont choisi la règle constitutionnelle au-delà de l’autocratie et ont fait preuve d’esprit démocratique, ce qui permet à l’énergie de votre peuple de s’exprimer. Nous le voyons à
travers des leaders qui acceptent la défaite avec élégance – le fait que les opposants du président Mills étaient debout à côté de lui pour m’accueillir la nuit dernière quand je suis descendu
de l’avion en dit beaucoup sur le Ghana ; le fait que ceux qui ont gagné résistent à ceux qui appellent à instrumentaliser le pouvoir contre l’opposition de manière malhonnête. Nous voyons
cette vérité. Nous la voyons à travers une policière comme Patience Quaye, qui a aidé à traduire en justice le premier trafiquant d’êtres humains au Ghana. Nous la voyons à travers les jeunes
qui plaident contre le clientélisme et participent au processus politique.
A travers l’Afrique, nous avons vu des exemples innombrables de personnes prenant leur destinée en main et qui sont acteurs d’un changement qui va du bas vers le haut. Nous l’avons vu au Kenya,
où la société civile et les entrepreneurs se sont mis ensemble pour aider à mettre fin à la violence électorale. Nous l’avons vu en Afrique du Sud, où les trois-quarts de la population a voté
durant les récentes élections – la quatrième depuis la fin de l’apartheid. Nous l’avons vu au Zimbabwe, où le réseau de soutien aux élections a bravé une répression brutale pour affirmer le
principe selon lequel le vote de chaque individu est un droit sacré.
Il ne faut pas se méprendre : l’Histoire est du côté de ces braves Africains, et non pas du côté de ceux qui utilisent les coups d’Etat et les changements de constitution pour rester au
pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes.
Cela dit, l’Amérique ne cherchera pas à imposer un système de gouvernement à une autre nation. La vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine son propre destin. Mais ce
que l’Amérique fera, c’est augmenter l’assistance aux individus et aux institutions responsables, qui agissent pour la bonne gouvernance, pour des parlements qui signalent les abus de pouvoir
et s’assurent que les voix de l’opposition sont entendues, pour la règle de droit, qui assure le caractère équitable de la justice, pour la participation civique, qui pousse le peuple à
s’impliquer, sur des solutions concrètes à la corruption comme l’expertise des fraudes et les services automatisés, le renforcement des centres d’appel, la protection des arbitres permettant
l’avancement de la transparence et de la responsabilité.
Et nous apportions ce soutien. J’ai engagé mon administration à accorder plus d’attention à la corruption dans nos rapports sur les droits de l’homme. Partout, les gens devraient avoir le droit
de commencer une activité économique ou de se former sans avoir à payer un bakchich. Nous avons la responsabilité de soutenir ce qui agissent de manière responsable et d’isoler ceux qui ne le
font pas, et c’est exactement ce que l’Amérique fera.
Cela nous conduit directement à notre deuxième axe de partenariat : soutenir un développement qui apporte des opportunités au plus grand nombre. Avec une meilleure gouvernance, je ne doute pas
que l’Afrique tient une promesse : celle d’une prospérité plus partagée. Regardez l’extraordinaire succès des Africains dans mon pays, l’Amérique. Ils se portent très bien. Ils ont le talent,
l’esprit d’entreprise. La question est, comment s’assurer qu’ils réussissent ici, dans leurs propres pays ? Le continent est riche en ressources naturelles. Et des entrepreneurs dans le monde
du téléphone mobile aux petits fermiers, les Africains ont montré leur capacité et leur engagement à créer leurs propres opportunités. Mais les vieilles habitudes doivent aussi être brisées. La
dépendance aux matières premières – ou les économies basées sur une seule exportation – ont tendance à concentrer la richesse dans les mains d’une minorité et à rendre les peuples trop
dépendants de la conjoncture.
Au Ghana par exemple, le pétrole apporte de grandes opportunités, et vous avez été très responsable dans la préparation de l’arrivée de cette nouvelle source de revenu. Mais comme beaucoup de
Ghanéens le savent, le pétrole ne peut pas devenir le nouveau cacao. De la Corée du Sud à Singapour, l’histoire montre que les pays réussissent quand ils investissent dans leur propre peuple et
dans les infrastructures… quand ils font la promotion de plusieurs produits d’exportations, développent une force de travail compétente et créent de l’espace pour les petites et les moyennes
entreprises qui créent de l’emploi.
Au fur et à mesure que les Africains s’approcheront de cette promesse, l’Amérique sera plus impliquée et tendra sa main. En diminuant les ressources qui vont aux consultants européens et à
l’administration, nous voulons mettre plus de ressources dans les mains de ceux qui en ont besoin, en formant les gens à faire plus pour eux-mêmes. C’est pourquoi notre initiative pour la
sécurité alimentaire (3,5 milliards de dollars) se focalise sur les nouvelles méthodes et technologies pour les agriculteurs – et non simplement sur l’envoi de producteurs ou de produits
américains. L’aide n’est pas une fin en soi. L’objectif de l’assistance étrangère doit être de créer les conditions pour qu’elle ne soit plus nécessaire. Je veux voir les Ghanéens non seulement
dans une situation d’autosuffisance alimentaire, je veux les voir exporter de la nourriture dans les autres pays et gagner de l’argent. Vous pouvez le faire.
Cela dit, l’Amérique peut faire plus pour promouvoir le commerce et l’investissement. Les nations riches doivent ouvrir leurs portes aux produits et services venant de l’Afrique de manière
significative. Cela sera un engagement de mon administration. Et là où il y a de la bonne gouvernance, nous pouvons accélérer la prospérité à travers des partenariats public-privé qui
permettent des investissements dans de meilleures routes et dans électricité, dans le renforcement des capacités et la formation à entrepreneuriat, dans les services financiers qui ne
s’arrêtent pas aux villes mais aussi aux zones pauvres et rurales. C’est aussi notre propre intérêt
– parce que si des personnes sortent de la pauvreté et si de la richesse est créée en Afrique, de nouveaux marchés s’ouvrent pour nos propres produits. Donc, c’est mutuellement profitable.
S’il y a un secteur qui représente à la fois un péril indéniable et une promesse extraordinaire, c’est l’énergie. L’Afrique est l’endroit du monde qui produit le moins de gaz à effet de serre,
mais qui est le plus menacé par le changement climatique. Une planète plus chaude va répandre la maladie, moins de ressources en eau et une production agricole qui réduit créent des conditions
qui produiront plus de famine et plus de conflits. Tous – et particulièrement le monde en développement – nous avons la responsabilité de ralentir cette tendance – à travers la mitigation et la
manière donc nous utilisons l’énergie. Mais nous pouvons aussi travailler avec les Africains à transformer cette crise en opportunité.
Ensemble, nous pouvons bâtir un partenariat au nom de notre planète et de la prospérité en aidant les pays à accélérer leur accès à l’électricité tout en effaçant les phases les plus
salissantes du développement. Pensez-y : à travers l’Afrique, il y a beaucoup de vent et d’énergie solaire, de l’énergie bio thermique et des biocarburants. De la Vallée du Rift aux déserts
d’Afrique du nord, des côtes de l’Ouest aux plantes de l’Afrique du Sud - les généreux dons de la nature peuvent générer leur propre énergie, et participer à l’exportation d’une énergie propre
et utile.
Ces pas valent plus que les chiffres de la croissance sur une balance des paiements. Ils évoquent une jeune personne éduquée qui peut avoir un travail et s’occuper de sa famille ; un
agriculteur qui peut écouler sa production sur le marché ; un entrepreneur avec une bonne idée pour commencer un business. Il s’agit de la dignité du travail ; il s’agit de l’opportunité qui
doit exister pour les Africains du XXIè siècle.
La gouvernance est vitale pour saisir cette opportunité ; elle a également une forte importance pour la troisième problématique dont je veux parler : le renforcement de la santé publique.
Dans les années précédentes, d’énormes progrès ont été fait dans plusieurs parties de l’Afrique. Beaucoup plus de personnes vivent de manière productive avec le VIH/SIDA, et ont accès ont
médicaments dont ils ont besoin. J’ai vu une merveilleuse clinique et un hôpital qui se spécialise sur la santé maternelle. Mais beaucoup trop de personnes continuent de mourir de maladies qui
ne devraient pas les tuer. Quand des enfants meurent d’une piqûre de moustique, quand les mères meurent en enfantant, nous savons que des progrès restent à faire.
A cause de bourses – souvent offertes par des nations donatrices – plusieurs médecins et infirmiers africains vont à l’étranger, ou travaillent pour des programmes qui se concentrent sur une
seule maladie. Et cela crée des disparités dans les soins primaires et la prévention de base. Dans le même temps, les Africains, individuellement, doivent aussi faire des choix responsables qui
préviennent la dissémination de la maladie, en faisant la promotion de la santé publique dans leurs communautés et pays.
A travers l’Afrique, nous voyons des exemples de personnes qui résolvent ces problèmes. Au Nigeria, un effort inter religieux de chrétiens et de musulmans a montré un exemple de coopération
pour s’attaquer au paludisme. Ici au Ghana et à travers l’Afrique, nous voyons des idées innovantes pour réduire les disparités dans les soins – par exemple, à travers les initiatives de
e-santé qui permettent à des médecins dans des grandes villes de soutenir ceux des petites villes.
L’Amérique soutiendra ces efforts dans une stratégie cohérente et globale, parce que dans ce XXIè siècle, nous sommes appelés à agir par notre conscience mais également par notre intérêt
commun, parce que quand un enfant meurt d’une maladie qui pouvait être prévenue au Ghana, cela nous diminue, où que nous soyons. Et quand la maladie n’est pas prise en charge dans un coin du
monde, nous savons qu’elle peut se répandre au-delà des océans et des continents.
C’est pour cette raison que mon administration a consacré 63 milliards de dollars pour faire face à ces défis. Nous appuyant sur les efforts considérables du Président Bush, nous allons
continuer à prendre en charge le combat contre le VIH/SIDA. Nous allons continuer à poursuivre l’objectif de mettre fin aux décès causés par le paludisme et la tuberculose, et nous allons
travailler à éradiquer la polio. Nous allons combattre les maladies tropicales négligées. Nous n’allons pas faire face à la maladie de manière isolée – nous allons investir dans les systèmes de
santé publique qui vont promouvoir le bien-être et se consacrer à la santé de la mère et de l’enfant.
Alors que notre partenariat se fonde sur notre foi en un meilleur avenir, nous allons mettre fin aux destructions qui sont causées, non par la maladie, mais par la violation des droits de
l’homme – ainsi, le dernier axe de notre propos.
Laissez-moi être clair : l’Afrique ne correspond à la caricature grossière d’un continent en guerre perpétuelle. Mais si nous sommes honnêtes, pour beaucoup trop d’Africains, les conflits sont
une partie de leur vie, de la même manière que le soleil. Il y a des guerres centrées sur la terre et des guerres centrées sur les ressources. Et il est beaucoup trop facile pour ceux qui n’ont
pas de conscience de manipuler des communautés entières dans des combats entre religions et ethnies.
Ces conflits sont une verrue sur le nez de l’Afrique. Nous avons tous des identités différentes – tribales et ethniques, religieuses et nationales. Mais définir quelqu’un en opposition à
quelqu’un qui appartient à une tribu différente ou qui adore un prophète différent n’a pas de place au XXIè siècle. La diversité de l’Afrique devrait être une source de force, et non une cause
de division. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes – vivre en paix et en sécurité, accéder à l’éducation et aux opportunités, chérir nos familles,
nos communautés et notre foi. Cela représente notre humanité commune.
C’est pourquoi nous devons refuser l’inhumanité au milieu de nous. Ce n’est jamais justifié, jamais justifiable de cibler des innocents au nom de l’idéologie. Quand une société force des
enfants à tuer lors de guerres, elle se condamne à mort. C’est l’ultime marque du crime et la lâcheté de condamner les femmes au viol répété et systématique. Nous devons porter témoignage de la
valeur de chaque enfant du Darfour et de la dignité de chaque femme du Congo. Aucune foi, aucune culture ne devrait tolérer les outrages qu’on leur fait subir. Et nous devons tous nous engager
pour la paix et la sécurité nécessaires au progrès.
(…)
L’Amérique a la responsabilité de travailler avec vous en tant que partenaire pour faire avancer cette vision, non seulement avec des mots, mais en venant en appui aux capacités africaines.
Quand il y a un génocide au Darfour ou des terroristes en Somalie, il ne s’agit pas seulement de problèmes africains – ce sont des défis de sécurité globale, et ils demandent une réponse
globale.
C’est pourquoi, en même temps que nous sommes prêts à coopérer à travers la diplomatie, l’assistance technique et le soutien logistique, nous prendrons la tête des efforts pour que les
criminels de guerre soient responsables de leurs actes. Permettez-moi d’être clair : notre « Commandement Africain » ne servira pas à prendre pied en Afrique, mais à faire face à ces défis
communs pour la sécurité de l’Amérique, de l’Afrique et du monde.