Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
les News d'Afrique et du Monde

Denis Sassou-Nguesso, ange ou démon ?

12 Juin 2010 , Rédigé par digimobile

En cinquante années d’existence au titre d’un pays souverain, s’il est un homme dont le Congo aurait volontiers ne jamais voulu compter parmi ses fils, c’est bien Denis Sassou-Nguesso. Cet homme dont les ravages tant criminels qu’économiques ont fini par pousser nombre d’observateurs de la vie politique congolaise à s’interroger sur sa véritable nature et sa personnalité. Au regard de son cynisme politique et de son impassibilité devant ses multiples crimes politiques et économiques, nombreux sont en effet ceux qui se demandent si l’enfant d’Edou est un ange ou un démon. D’autres encore se demandent parfois si son goût obsessionnel du pouvoir ne cache pas au fond un gros complexe, et lui sert tout simplement à combler ses lacunes, notamment intellectuelles.  
Depuis son entrée en scène dans le monde de la politique congolaise dans  les années 70, son goût immodéré pour le pouvoir conditionne toute son existence et il est prêt à tout pour le conquérir, le reconquérir et le conserver. Il y met toute son énergie et ne recule devant rien, quitte à ravager tout un peuple. L’homme n’a aucune vision pour son pays, pourtant cela ne l’a pas empêché de mettre son pays à l’encan depuis plus de trois décennies dans le seul but d’assouvir sa soif du pouvoir et rien que pour le pouvoir. Pour parvenir à ses fins, ce dictateur et sanguinaire endurci a beaucoup utilisé M. Jacques Chirac comme un marchepied pour sa carrière politique. Ce dernier a mis tous ses réseaux au service de Denis Sassou-Nguesso et à ce jour, il reste son meilleur soutien en Europe.  
Ce soutien de Jacques Chirac au dictateur congolais avait atteint son apogée durant la guerre civile qui a ravagé Brazzaville, en 1997. Dès le début de cette guerre, Jacques Chirac avait choisi le vainqueur. Ainsi, l’intervention de l’armée angolaise pendant cette guerre civile, laquelle a permis à Sassou-Nguesso de renverser le Président démocratiquement élu Pascal Lissouba avait été menée à la demande expresse de la France et plus exactement de son Président de l’époque, Jacques Chirac. Denis Sassou-Nguesso avait besoin d’armes et de l’intervention des troupes angolaises, Chirac, alors Président de la République française et la compagnie pétrolière ELF ont donné leur feu vert. Le procès d’ELF a montré en effet qu'en 1997 la FIBA (la banque d'ELF) a joué un rôle dans la livraison des armes qui ont permis de faire un carnage à Brazzaville. Et on sait également que c’est à l’Elysée qu’avait été décidé le ralliement des génocidaires rwandais du « Hutu power » aux milices « Cobras » de Sassou-Nguesso. Quant aux alliés Angolais, ils n'ont pas seulement fourni des troupes bien équipées pour l'assaut final. Ils ont également offert leur port de Luanda pour réceptionner près de 200 tonnes d'armement en provenance du Brésil. Le tout expédié aux milices « Cobras » de Sassou via le Gabon.
Mais cette implication française à la demande expresse de Jacques Chirac a été aussi directe sur le terrain, une assistance militaire directe de soutien auprès des milices « Cobras » a été engagée par des militaires français dont certains avaient même été tués dans ces opérations. Avec l'accord tacite de Paris ou plus exactement de Jacques Chirac, des livraisons d'armes via l'Angola, le Gabon et le Sénégal ont permis d'équiper les milices « Cobras » de Sassou-Nguesso durant cette guerre civile. Parfois même, achats et expéditions d’armes ont eu directement la capitale française pour cadre. Et pour cause, 25 tonnes de caisses bien lourdes sont bien parties de l'aéroport du Bourget, le 4 juin 1997, transitant par Franceville, au Gabon, avant d'être livrées aux hommes de Sassou-Nguesso. Officiellement il s’agissait de tee-shirts de campagne, mais en réalité il s’agissait bien des caisses d’armes et de munitions. Ce qui prouve que Denis Sassou-Nguesso avait bel et bien préparé cette guerre atroce dans les moindres détails bien avant le 5 juin 1997. Et tous ses proches collaborateurs du Bureau de Montaigne à Paris comme Rodolphe Adada, Pierre Oba, Guy Pella ou encore Dzon Mathias, le savaient fort bien. Naturellement tout cela n’aura pas été possible sans l’aval de Jacques Chirac ; ce qui nous permet d’affirmer que l’implication personnelle de l’ami Chirac dans cette guerre civile a été plus que déterminante, depuis sa préparation jusqu’à la victoire finale de Sassou-Nguesso en octobre 1997.
On voit donc qu’à cause des ambitions démesurées d’un fils indigne, le Congo n’a fait que régresser depuis plus de trois décennies. A cause d’un seul homme donc, les milliers de Congolais ont été massacrés. Et plus grave encore, pour bénéficier du soutien de la compagnie pétrolière ELF, Sassou-Nguesso avait conclu un « deal secret » portant sur la vente du pétrole pour rembourser les achats d’armes après sa victoire (qu’il savait certaine). Du Nord au Sud des Congolais innocents sont morts dans cette guerre (qui, comme vous venez de voir, ne visait qu’à servir les ambitions personnelles de Sassou-Nguesso) , et tous les mois, lorsque les caisses d’ELF pour rembourser les armes qui ont servi à massacrer des otre pétrole était vendu, une partie de l’argent allait directement dans Congolais. Et cette ignominie est l’œuvre de Denis Sassou-Nguesso, un fils du Congo, et elle a duré de longues années sans même qu’il ne s'en soucie. Des milliers de Congolais sont morts et les survivants doivent payer les armes qui ont tué les leurs. Aujourd’hui encore il n’a jamais eu le moindre remord et continue de narguer tout le monde.
Devant un tel cynisme et une telle insolence, comment ne pas affirmer que ce natif d’Edou que d’aucuns considèrent comme un ange, ne serait au fond qu’un démon qui n’aurait d’humain que son apparence physique ?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article