La Rdc et le Rwanda s’engagent à implanter bientôt une centrale de gaz méthane de 200 MW sur le lac Kivu

Une enveloppe de 600.000 euros est mise à disposition par la Commission de l’Union Européenne (400.000 euros) et par l’Agence Française de Développement (200.000 euros) pour les études préliminaires. Toutefois, les deux pays recherchent un financement pour les études de faisabilité et l’exécution des travaux.

Les directeurs généraux des sociétés d’électricité de la communauté économique des pays des Grands Lacs à Kinshasa se sont réunis, le jeudi 27 janvier 2011, à Kinshasa, au cours de laquelle ils ont passé au peigne fin la problématique de l’interconnexion des réseaux électriques entre la Rdc, le Rwanda et le Burundi.

C’est dans le cadre du suivi de la Société Internationale d’Electricité des Pays des Grands Lacs, Sinelac en sigle, que se sont réunis à la Direction Générale de la .Société Nationale d’Electricité les Directeurs Généraux de Sinelac (Monsieur Mvuyikongo Jean Claude), de la société RD congolaise d’électricité (Madame Tokwaulu Aena Bernadette, Administrateur-Directeur Général Adjoint), de la société rwandaise d’électricité, Reco (Monsieur Muyange Yves), de la Société burundaise d’électricité (Monsieur Nduwamungu Célestin).

Les débats ont porté sur la conduite des réseaux interconnectés de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi pour enrayer les disfonctionnements constatés dans la mesure où un incident technique qui survient dans l’un ou l’autre des réseaux ou à la centrale de Ruzizi II entraîne des black out simultanés dans les 3 pays.

Les sociétés d’électricité se sont engagées à mettre en œuvre selon un planning arrêté les recommandations des experts en matière de protection, de production de l’énergie réactive et de respect des consignes d’exploitation.

La Sinelac a présenté l’état de la centrale de Ruzizi II dont les 3 groupes, mis en service en 1982 pour les groupes 2 et 3 et en 2001 pour le groupe 1, nécessitent une réhabilitation.

La Snel/Rdc, la Reco/Rwanda et la Regideso/Burundi ont admis la nécessité de payer mensuellement la facture courante de Sinelac. S’agissant des arriérés, des modalités de paiement seront arrêtées des réconciliations des comptes entre les sociétés d’électricité.

L’objectif est de pourvoir Sinelac de ses frais de fonctionnement et de garantir le financement des actions de réhabilitation dans la centrale de Ruzizi II.

Pour rappel, Sinelac est la société gestionnaire de la centrale de Ruzizi II, propriété commune de la République Démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi.

La coopération énergétique par notamment l’interconnexion des réseaux électriques de ces trois pays leur permet de faire face mutuellement à la forte demande d’énergie des principales villes de ces pays et un déficit énergétique chronique.

En outre, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont un projet conjoint d’implantation d’une centrale de gaz méthane de 200 MW dont 100MW par pays. Un comité de pilotage a été créé et les ministres de l’énergie des 2 pays ont désigné les experts de ces comités.

Une enveloppe de 600.000 euros est mise à disposition par la Commission de l’Union Européenne (400.000 euros) et par l’Agence Française de Développement (200.000 euros) pour les études préliminaires.

Les deux pays recherchent un financement pour les études de faisabilité et l’exécution des travaux.

Le Rwanda exploite depuis 3 ans une centrale à gaz de 4,6 MW sur le lac Kivu. Il a lancé depuis 2009 à Gisenyi deux projets de construction des centrales à gaz de 100 MW (Kivu watt) et 3,6 MW (Rec).

La République Démocratique du Congo par sa Société Nationale d’Electricité a un projet de construction d’une centrale de 20 MW à Goma. Toujours dans le cadre de la coopération énergétique, les études de la construction de la centrale à gaz de Kibuye 1 de 4,6 MW du Rwanda pourraient être mises à la disposition de la Snel pour les adapter à son projet.

Ces projets d’exploitation de l’important gisement de gaz méthane dissout du Lac Kivu estimé à 55 milliards de Nm3 constitue pour le Rwanda et la République Démocratique du Congo une ressource énergétique de 700 MW exploitable sur une durée de 55 ans.

Ces projets d’exploitation sont vitaux car l’accumulation de ce gisement dans le lac constitue un danger. L’explosion de gaz pouvant asphyxier les populations riveraines. Ce danger s’ajoute au risque d’éruption volcanique du Nyringongo qui menace régulièrement la ville congolaise de Goma et celle rwandaise de Gisenyi.

Un nouveau partenariat énergétique s’est implanté dans la région des grands lacs entre la République Démocratique du Congo et l’Ouganda. Les cités RD congolaises de Kasindi et Lubiruha 11.000 habitants sont depuis juillet 2010 alimentées par l’Ouganda grâce à l’implantation d’une ligne 33 kV au départ de la cité de Mpondwe en Ouganda.

Une ligne 33 kV est implantée depuis avril 2010 et relie la cité de Vura en Ouganda et les cités d’Aru et d’Ariwara en République Démocratique du Congo. Les travaux d’électrification des cités d’Aru et d’Ariwara sont encours.