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les News d'Afrique et du Monde

Tout simplement écoeurant !Mercredi 25 août 2010 6h49

25 Août 2010 , Rédigé par digimobile

Portefeuille de l’Etat:

Réformes des entreprises publiques : Mabunda en accusation !

 

A gauche, Jeannine Mabunda Lieko, ministre congolais du Portefeuille. Photo d’archives

Les réformes des entreprises publiques (Onatra, Gécamines, SNCC, RVA), chères à la ministre du Portefeuille Jeannine Mabunda Lieko, avaient pour objectif de rendre celles-ci «performantes, compétitives et rentables» afin de contribuer "activement" au budget de l’Etat. D’aucuns ont fait croire à l’opinion congolaise que les sociétés d’Etat reprises ci-dessus étaient des canards boiteux qui avaient grandement besoin d’une expertise étrangère pour stabiliser leur gestion et partant retrouver l’équilibre financier avant de procéder à la privatisation partielle de leur capital respectif. Force est de constater cette opération n’était qu’un subterfuge pour procurer des avantages à son initiatrice qui a d’ailleurs réussi à faire supporter au gouvernement congolais les honoraires à payer à ces firmes, sous le prétexte que ces entreprises n’étaient pas capables de les supporter. Et pourtant, certaines de ces sociétés d’Etat ont acquitté elles-mêmes les frais du contrat de stabilisation.

Kinshasa. Correspondance particulière.

Les Congolais ont été bernés par la ministre Mabunda qui savait que les entreprises publiques précitées étaient viables. Et qu’elles avaient simplement besoin des managers apolitiques, ayant gravé les échelons conformément aux conventions collectives de ces entreprises, des moyens et des objectifs clairs et précis que l’Etat Congolais devait évaluer périodiquement pour qu’elles deviennent performantes, rentables et ainsi contribuer de manière active au budget de l’Etat.

Au lieu de prendre cette direction, Mabunda a mis en place une «association des pillards» de ces entreprises. Voici le modus operandi :

1. Surfacturation des différents travaux auprès de ces entreprises faisant croire qu’elles contribuent aux «Cinq chantiers du chef de l’Etat», (Cas du pavillon présidentiel à l’aéroport de N’djili)

2. Passation des marchés fictifs et des contrats léonins.

3. Fuite des devises à l’étranger (cas du long processus d’externalisation des fonds IDEF/RVA).

L’exemple de la Régie des Voies Aériennes est symptomatique. C’est, en effet, dans cette entreprise qu’on peut prendre la mesure du dispositif mis en place par Mabunda pour écumer les entreprises publiques grâce à des complicités occultes. Dieu seul sait que ce membre du gouvernement a toujours fait fi! des instructions du Premier ministre étant donné que dans ce pays, tout se fait sous l’impulsion du chef de l’état, «autorité morale» ou encore la «haute hiérarchie».

Construction du salon présidentiel à l’Aéroport de N’djili par la société sud africaine ESG

La société «ESG Project» est chargée de la construction du pavillon présidentiel à l’aéroport de N’djili. Au départ le coût des travaux était estimé à 7.000.000 USD. Après réajustement et ajoutes, il est passé à 11.000.000 USD, montant approuvé et autorisé par le conseil d’administration de la RVA, auquel prend part un conseiller de Jeannine Mabunda.

Coup de théâtre. Après inauguration de cet ouvrage, le coût a été revu à la hausse pour atteindre la somme de 36.834.722 USD suivant réconciliation des comptes entre la RVA, le consultant RVA et l’entrepreneur, dégageant ainsi une surfacturation de plus de 25.000.000 USD.

Les experts savent que, même s’il y a eu des avenants, ceux-ci ne peuvent guère dépasser 30% du montant autorisé soit 3.300.000 $. Ce qui devait totaliser 14.300.000 USD.

Au jour d’aujourd’hui, la RVA a décaissé plus de 70% du coût total soit environ 26.000.000 USD mais cependant le constructeur ne reconnaît avoir touché que 4.000.000 $. Où sont alors passées les 22.000.000 USD de différence ? Seules deux personnes sont à même de répondre à cette interrogation : Jeannine Mabunda et Jean Assice. Ce dernier est le patron de la RVA.

Depuis l’inauguration du fameux pavillon présidentiel, les observateurs les plus avertis considèrent comme «dispendieux» le montant déboursé soit 36.834.722 USD pour cette construction. Combien a pu, dès lors, coûté à l’Etat l’immeuble du palais du peuple ou celui de la Régideso?, s’interrogent ces observateurs.

Marché des véhicules anti-incendie auprès de la société EDS qui n’existe que de nom bafouant ainsi les lois de la RDC

Passation d’un marché des véhicules anti-incendie (vétustes et obsolètes) à la société fantomatique EDS pour un montant total de 150.000 Euros soit 210.000 USD. Comme par hasard, «EDS» appartient à un certain Jean Mahieu, un ami à Jean Assice. Après vérification, la société EDS n’existe que de nom et n’a vendu. Elle vendait pour la première fois des véhicules anti-incendie à la RVA. La commande se base sur un état de besoin des fournitures de bureau, sans cahier de charge, sans dossier d’appel d’offre, sans rapport d’analyse des offres et dans une précipitation injustifiée.

Pour l’anecdote, le 2 juillet 2009, le directeur des aéroports adjoint, Pascal Izai Kep’na, introduit l’état de besoin des véhicules sur base d’un état de besoin des fournitures de bureau comme si ces véhicules se trouvaient au magasin. Aussi, Monsieur Etienne Kabamba approuva-t-il la demande le même jour. Dès le lendemain soit le 3 juillet 2009, la société EDS, par sa lettre N° CHM/0754/2009, adresse une offre pour la fourniture de trois camions anti-incendie à l’administrateur directeur général de cette Régie. Curieusement, cette offre reprend exactement les mêmes caractéristiques des véhicules donnés par Monsieur Izai. La facture a été réglée rubis sur ongle. Comment ne pas conclure que ce marché a été conclu «entre amis». Un cas constitutif de délit d’initiés. Après analyse du dossier, il s’avère que les engins vendus à la RVA appartenaient à l’ADP (Aéroport de Paris). Les cartes grises en témoignent.


Paiement au COPIREP (Comité de pilotage des réformes des entreprises du Portefeuille) de la somme 1.200.000 Euros soit 1.744.800 $ en date du 21 janvier 2010

Sur recommandation de la ministre du Portefeuille, l’Adg de la RVA Jean Assice a détourné la somme de 1.744.800 USD - du crédit de 7.000.000 USD obtenu auprès de la BIAC dans le cadre du projet Aéronav - pour payer le contrat de stabilisation.

Cette somme a été versée en date du 21 janvier 2010 au compte du COPIREP, alors que suivant le contrat, il revenait au gouvernement d’effectuer ce paiement directement aux firmes KPMG et ADPI. Trois mois après, le directeur général du Groupe KPMG et ADPI a écrit au Premier ministre Adolphe Muzito de n’avoir jamais été payé au titre de ce contrat . Il menace de suspendre la prestation des experts KPMG et ADPI en RD Congo. Qu’en dit la très influente ministre du Portefeuille Jeannine Mabunda?

Grève à la RVA

Par un pur hasard de calendrier, on apprenait lundi 23 août que, dans un communiqué remis vendredi à la presse, le personnel de la RVA exige "le départ de l’administrateur délégué général", le Franco-libanais Jean Assice. Il est reproché à celui-ci des "promesses non tenues". C’est le cas notamment de l’engagement pris par la direction de payer "le second pallier du salaire interprofessionnel minimum garantie (SIMG) évalué à une enveloppe globale de 508.000 dollars américains."

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